Le 12 février 2025, le gouvernement français a annoncé une réduction rétroactive des soutiens aux projets solaires de moins de 500 kWc, suscitant une vive inquiétude au sein de la filière photovoltaïque.
Cette décision, applicable à partir du 1ᵉʳ février 2025, vise à ajuster les aides accordées aux installations photovoltaïques, notamment en réduisant les primes à l’investissement et les tarifs de rachat de l’électricité excédentaire. Si vous souhaitez vous pouvez vous rendre directement sur la page officielle traitant de cette décision ici.
Détails de la mesure
Installations de 0 à 9 kWc
- Les primes à l’investissement seront réduites de moitié, et le tarif de rachat du surplus d’électricité passera de 12,7 centimes à 4 centimes par kilowattheure.
Installations de 100 à 500 kWc
- Le tarif de soutien sera abaissé à 95 euros par mégawattheure pour les demandes complètes de raccordement effectuées à partir du 1ᵉʳ février 2025. De plus, à compter du 1ᵉʳ juillet 2025, le guichet ouvert pour les projets entre 200 et 500 kWc basculera de l’obligation d’achat au complément de rémunération.
Réactions de la filière
Les professionnels du secteur dénoncent une décision précipitée qui pourrait fragiliser l’ensemble de la filière solaire en France. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et Enerplan, principaux représentants du secteur, estiment que cette mesure pourrait entraîner un moratoire déguisé sur le photovoltaïque en toiture, mettant en péril des milliers d’emplois et des centaines d’entreprises.
Audrey Zermati, directrice stratégie d’Effy, souligne que cette baisse massive enverrait un très mauvais signal aux particuliers souhaitant s’équiper en panneaux solaires, risquant de freiner une dynamique pourtant en croissance de 54% sur la dernière année.
Justifications gouvernementales
Le ministère de l’Industrie et de l’Énergie justifie cette décision par la nécessité de maîtriser les dépenses publiques et par la maturité économique atteinte par la filière photovoltaïque. Le gouvernement souhaite recentrer le soutien sur l’autoconsommation pour les petites installations et encourager l’approvisionnement en technologies vertes résilientes, notamment européennes, pour les projets de plus grande envergure.
Impact sur les ménages
Cette décision risque d’affecter significativement les particuliers souhaitant investir dans l’énergie solaire :
Rentabilité compromise : Le temps d’amortissement des installations, déjà estimé entre 8 et 12 ans selon les régions, pourrait s’allonger de plusieurs années.
Accessibilité réduite : L’énergie solaire deviendra moins accessible, en particulier pour les ménages modestes.
Autoconsommation ciblée : Le soutien public se recentrera exclusivement sur les projets d’autoconsommation pour les installations de 0-9 kWc.
Conséquences pour les entreprises
Le secteur professionnel sera également durement touché :
Viabilité économique menacée : La réduction des aides rendra de nombreux projets économiquement non viables en 2025.
Emplois en danger : Des centaines d’entreprises et des milliers d’emplois sont mis en risque.
PME et artisans fragilisés : Ce changement brutal déstabilisera un segment de marché qui faisait vivre de nombreuses PME et artisans dans les territoires.
Secteur agricole impacté : Une grande partie du monde agricole sera privée d’un revenu complémentaire indispensable.
Cette réduction des aides pourrait entraîner un ralentissement significatif des projets photovoltaïques en France, affectant particulièrement les PME, les artisans et les agriculteurs impliqués dans le secteur. La filière craint une répétition du scénario de 2010, où une décision similaire avait conduit à la perte de 20 000 emplois.
Chez Volt Habitat, nous partageons les préoccupations de la filière et appelons à une concertation approfondie entre le gouvernement et les acteurs du secteur pour trouver des solutions équilibrées, soutenant à la fois la transition énergétique et l’économie nationale.